Imaginez un scénario classique : une soirée entre potes, des rires, des blagues, et soudain, une idée de business révolutionnaire germe dans l’esprit d’un de vos convives. “Et si on créait notre marque de vêtements entre copains. » Voilà une proposition alléchante.
Même si vous êtes d’accord sur le moment, que vos mains se sont serrées, et que vos verres se sont entrechoqués, il est urgent de prendre son temps, rencontrer les bonnes personnes et se poser les bonnes questions.
Avez-vous vraiment envie d’entreprendre ? Faut-il entreprendre seul ou s’associer ? Etes-vous complémentaires ? Avez-vous la même vision du projet ?
Quelques jours de patience sont de rigueur avant de lier vos vies professionnelles. Quelques heures de réflexion par mois seront nécessaires pour s’assurer que vous avez fait le bon choix.
Entreprendre seul ou s’associer, chacun sa religion
La première étape de notre méthode : le Parcours Culture Startup se nomme « mieux se connaître pour mieux entreprendre ». C’est aussi le premier volet de notre programme d’incubation.
Si vous avez passé un test psycho comportemental, tel que le test Eqinox, vous avez que certaines personnes sont plus collaborantes que d’autres. Ces évaluations nous donnent une information fondamentale dans le choix d’entreprendre seul ou à plusieurs : la collaboration n’est pas une compétence détenue par tous.
L’une des caractéristiques clées qui ressort de ces tests comportementaux est le degré d’orientation sociale. Les individus dits “collaborants” ont un besoin vital d’entreprendre à plusieurs. Ils sont naturellement portés vers la coopération et la création de liens interpersonnels solides. Ils perçoivent les opportunités entrepreneuriales comme des colonies de vacances. Partager des connaissances et contribuer à des objectifs communs sont des piliers de leur vie professionnelle. S’ils portent un projet seul trop longtemps, leur motivation va inexorablement s’effriter et dégrader l’espérance de vie du projet. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les clubs d’entrepreneurs, d’indépendants, de freelance et autres incubateurs sont plébiscités des porteurs de projets.
D’un autre côté, il existe des personnes dont la collaboration est moins prononcée dans leur profil comportemental. Cela ne signifie pas nécessairement qu’elles sont antisociales ou peu enclines à entreprendre avec d’autres, mais plutôt qu’elles doivent fournir un effort pour collaborer et s’associer. Dans leur cas, l’union ne fait longtemps pas la force. Le projet n’avance pas assez vite pour eux. Les associés deviennent des intrus paresseux et leurs lacunes en matière d’ambition les empêche de croire sérieusement à la réussite de leur entreprise.
Faites le bilan de vos ressources et de vos compétences
De nombreuses disciplines gravitent autour de l’entrepreneuriat. Comptabilité, droit, finance, innovation, commerce, marketing, etc. L’éventail de compétences d’un bon entrepreneur est large. Il est illusoire pour quiconque d’espérer en maitriser la totalité. Chaque associé rejoint l’aventure avec ses forces et ses faiblesses. Par exemple, l’un peut exceller dans la gestion financière, tandis que l’autre peut être un génie du développement informatique. A l’aube d’un projet entrepreneurial, il est donc crucial de faire l’inventaire de ressources et compétences de l’équipe fondatrice. L’objectif est d’établir un plan de recrutement cohérent permettant de couvrir les compétences critiques pour le projet. Néanmoins, renforcer l’équipe ne se traduit pas systématiquement par l’entrée d’une nouvelle personne au capital. Il existe d’autres solutions moins engageantes pour s’entourer. En voici quelques exemples :
- l’auto-formation
- la recherche de prestataires en Freelance
- l’embauche d’un nouveau collaborateur/alternant/stagiaire
- la création de partenariats
Si votre réseau professionnel vous permet difficilement de vous entourer, rattachez vous à des réseaux déjà existants, comme celui de votre incubateur par exemple.
S’associer : un pari gagnant ?
Qui n’a jamais rêvé de créer sa propre entreprise avec ses proches ? Que l’on soit collaborant ou non, cela reste a priori tentant.
D’un point de vue entrepreneurial, c’est un véritable pari. Vous misez une importante part de vos vies professionnelles et personnelles. C’est souvent quitte ou double.
Avant de vous impliquer corps et âme dans votre aventure, commencez par estimer votre compatibilité de manière honnête et objective en remplissant cette check list :
- Vous avez tous des compétences complémentaires
- Vos missions seront clairement identifiables et différentes
- Vos profils comportementaux sont indentifiables et compatibles
- Vous êtes capables de prendre du recul et adopter un avis critique sur le projet
- Vous pouvez aborder n’importe quel sujet sans blesser l’égo de l’autre
- Les ressources de chacun sont connues et utiles au projet
- Vous avez la même vision et les mêmes envies à long terme
- Vous avez réfléchi à une stratégie de sortie pour céder vos parts de l’entreprise si votre collaboration est amenée à s’arrêter